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A “franco-maçonaria” europeia do Goldman Sachs

16 de Novembro de 2011


Antigos dirigentes, conselheiros e mesmo corretores do banco americano, símbolo das derivas da finança, estão no poder em países chave europeus para gerir a crise financeira. Por outras palavras, a raposa está a gerir o galinheiro. Entre os membros dessa rede, ligada à Trilateral e ao governo dos Estados Unidos, contam-se o actual governador do Banco Central Europeu e os novos primeiros-ministros da Grécia e de Itália. Outro nome proeminente é o de Romano Prodi, que foi primeiro-ministro de Itália e presidente da Comissão Europeia. A história vai sair na edição de hoje de “Le Monde” e é suficientemente elucidativa.

La ” franc-maçonnerie ” européenne de Goldman Sachs

Anciens dirigeants, conseillers et même traders de la banque américaine, symbole des dérives de la finance, ils se retrouvent au pouvoir dans les pays clés européens pour gérer la crise financière

Londres Correspondant

Ils sont sérieux et compétents, pesant le pour et le contre, étudiant les dossiers à fond avant de se prononcer. L’économie est leur péché mignon. Ils ne se découvrent que très rarement, ces fils de la Lumière entrés dans le Temple après un long et tatillon processus de recrutement. C’est à la fois un groupe de pression, une amicale de collecte d’informations, un réseau d’aide mutuelle. Ce sont les compagnons, maîtres et grands maîtres amenés à ” répandre dans l’univers la vérité acquise en loge “.

Ses détracteurs accusent le réseau d’influence européen tissé par la banque américaine Goldman Sachs (GS) de fonctionner comme une franc-maçonnerie. A des degrés divers, le nouveau président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, le président désigné du conseil italien Mario Monti et le nouveau premier ministre grec Loucas Papademos sont les figures totémiques de ce maillage serré.

Le premier fut vice-président de Goldman Sachs International pour l’Europe entre 2002 et 2005. Il était ” associé ” en charge des ” entreprises et pays souverains “, le département qui avait, peu avant son arrivée, aidé la Grèce à maquiller ses comptes grâce au produit financier ” swap ” sur de la dette souveraine.

Le deuxième a été conseiller international de Goldman Sachs de 2005 à sa nomination à la tête du gouvernement italien. Selon la banque, sa mission a consisté à la conseiller ” sur les affaires européennes et les grands dossiers de politiques publiques mondiaux “. Mario Monti a été un ” ouvreur de portes ” dont la tâche consistait à pénétrer au coeur du pouvoir européen pour défendre les intérêts de GS.

Le troisième, Loucas Papademos, fut gouverneur de la Banque centrale hellène entre 1994 et 2002. A ce titre, il a joué un rôle non élucidé dans l’opération de maquillage des comptes publics perpétré avec l’aide de Goldman Sachs. Le gestionnaire de la dette grecque est au demeurant Petros Christodoulos, ex-trader de la banque américaine à Londres.

Deux autres poids lourds du réseau Goldman en Europe ont également été à l’affiche dans la crise de l’euro : Otmar Issing, ex-membre du directoire de la Bundesbank et ancien économiste en chef de la Banque centrale européenne ; l’Irlandais Peter Sutherland, un administrateur de Goldman Sachs International, qui a participé en coulisses au sauvetage de l’Irlande.

Comment le réseau de fidèles et d’entremetteurs a-t-il été constitué ? Aux Etats-Unis, ce cercle magique est constitué d’anciens responsables de l’institution passés avec armes et bagages au plus haut niveau de la fonction publique. En Europe, en revanche, Goldman Sachs s’est fait l’apôtre du capitalisme de relations. Mais à l’inverse de ses concurrents, la banque ne s’intéresse ni aux diplomates à la retraite, ni aux hauts fonctionnaires nationaux comme internationaux et encore moins aux anciens premiers ministres ou ministres des finances. Goldman vise en priorité les responsables de banques centrales ou les ex-commissaires européens.

Un petit retour en arrière s’impose à ce stade. C’est à Londres que l’aventure européenne de GS a commencé dans la foulée du ” Big Bang ” de 1986, la libéralisation totale de la City. Goldman Sachs International, la première filière à l’étranger, voit le jour. Les premiers conseillers pays non américains sont recrutés. Ces missi dominici doivent se servir de leur carnet d’adresses pour faire connaître la banque, qui est à l’époque un partenariat de taille moyenne sur le continent, l’informer des us et coutumes de la vie des affaires et de la situation politique.

A la fin des années 1980, le groupe s’étend au reste de l’Europe, en particulier en France, en Italie et en Allemagne. Dans l’Hexagone, Jacques Mayoux, ancien président de la Société générale qui fut également le patron du groupe sidérurgique Sacilor, est nommé vice-président de Goldman Sachs Europe. En 2004, Charles de Croisset, ancien patron du Crédit Commercial de France (CCF), lui succède.

Bon nombre de ces nominations ont été supervisées par l’ancien commissaire européen Peter Sutherland. L’Irlandais sait renvoyer l’ascenseur. Ainsi, en mai 2010, il a coopté Mario Monti pour le remplacer à la présidence européenne de la Trilatérale, un des plus prestigieux cénacles de l’élite internationale.

Leur tâche prioritaire consiste à recueillir des informations en toute légalité sur les opérations à venir ou sur la politique de taux d’intérêt des banques centrales. La banque aime placer ses hommes sans jamais laisser tomber le masque. C’est pourquoi ses hommes liges cachent cette filiation quand ils donnent une interview ou mènent une mission officielle. Bien introduits, ces ” ex ” bavardent de choses et d’autres avec leurs interlocuteurs. Les langues se délient devant des personnages d’une telle trempe. Ils ” sentent le vent ” comme on dit familièrement. Les informations exclusives circulent ensuite dans les salles de marché de la banque.

Un ancien associé de Goldman Sachs à la BCE, un ex-entremetteur à la tête du gouvernement italien, un proche au pouvoir en Grèce : pour ses contempteurs, la banque dispose aujourd’hui d’un fantastique relais à Francfort, Rome et Athènes qui pourrait s’avérer utile en ces temps tourmentés.

Reste que, au-delà des apparences, le gouvernement Goldman en Europe, au faîte de sa puissance avant ou pendant la tourmente financière de 2008, a peut-être mangé son pain blanc.

En effet, les complicités anciennes entretenues par les ex-banquiers centraux chevronnés mobilisés pour tirer les ficelles, se révèlent moins utiles de nos jours face à des politiciens sensibles à l’impopularité des professionnels de la finance tenus pour responsables de la crise. Là où Goldman Sachs pouvait facilement exercer ses talents, une série d’affaires lui ont mis à dos la puissance publique. Le carnet d’adresses ne suffit plus sur une planète financière complexe et technique, face à une nouvelle génération d’industriels moins pétris de respect pour l’establishment. Les patrons européens partis à la conquête du monde se sont émancipés des croisés de la haute finance style GS. La quête de valorisation de l’actionnaire, les exigences de transparence et l’activisme des contre-pouvoirs (médias, ONG, investisseurs institutionnels) ont tendance à émousser l'” effet réseau “.

Marc Roche

“Le Monde” 16 Novembro 2011

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1 Comentário »

  • E. Miguel Evaristo said:

    Tão iludidos que nós andamos a pensar que escolhemos os nossos representantes. Mesmo que os escolhamos, quem, de facto, nos “governa” são estas figuras pardas que pululam em todos os organismos onde haja dinheiro e interesses. E nada lhes resiste. Dispõem, mandam, proibem, orientam, escravizam economias, são srs. DDT. Votar nós votamos, mas os que elegemos são testas de ferro a favor destes DDT´s, mesmo que o não saibam.

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